Il y a quelques semaines j’échangeais avec un homme charmant sur Eden Flirt.
J'apprenais à le connaître tout doucement au fil de nos discussions par tchat.
Son profil me permettait d’accéder à quelques infos complémentaires et sa photo me donnait une idée de son visage, sans plus, mais j’avais une bonne impression générale et je me sentais bien.
Très vite, il m’a proposé de l’ajouter comme ami sur Facebook. Ce serait plus pratique pour garder contact m’avait t-il affirmé, étant donné qu’il était davantage connecté sur le réseau social que sur le site de rencontres.
Par principe, je refuse toujours d’ajouter à ma liste de contacts Facebook une personne que je n’ai jamais rencontrée en vrai et encore moins un mec que je drague…
Mais ce jour-là, je me suis dit :
« Allez, arrête un peu avec tes principes ! Finalement, tu n’as rien à cacher et tu pourras discuter plus souvent avec lui ! ».
C’est avec une violence inouïe que je suis entré dans l’intimité de ce mec : des tonnes de photos de lui sur son profil, des photos de soirée, de sorties entre potes, de délires, de voyages. Des statuts, des commentaires des « amis », de nouveaux contacts toujours plus beaux ajoutés les uns après les autres… S’il était le profil type du dragueur-collectionneur, le mythe serait retombé bien vite. Mais ce n’était pas le cas : cet homme était gentil, modeste, trop modeste et en même temps très séduisant…
Son profil Facebook était hyper valorisant mais au lieu de trouver ça cool, cela me perturbait.
Parce qu’un profil Facebook reste malgré tout assez intime. Certes, on y présente ce que l’on veut bien montrer de soi (en même temps on y met rarement une photo de soi en train de pleurer dans son lit !) mais il reste assez intime et l’accès brutal à cette intimité avait été une expérience violente pour moi.
Imaginez la situation autrement : un mec ou une nana vous intéresse. Pour en savoir plus sur cette personne, vous allez vous introduire chez elle, fouiller dans ses placards à la recherche d’albums photo souvenir, lire son journal intime, mettre son téléphone sur écoute. Vous allez vous débrouiller pour suivre ses déplacements, écouter ses conversations privées, notez les réactions de ses amis, sa famille, ses contacts professionnels…
Et bien, dans une certaine mesure, Facebook m’avait mis dans cette posture bien malgré moi, d’où cette gêne !
Aussi, un mur semblait s’être dressé entre nous deux. Comment attirer l’attention de cet homme qui semblait si plaisant, entouré, aimé et courtisé ? Je me sentais insignifiant vis-à-vis de ses amis et je vouais une haine à chaque prétendant possible détecté, ajouté nouvellement comme ami sur son profil. Je me sentais mal et je n’arrivais pas à comprendre pourquoi !
C’était pourtant simple… Sur un site de rencontres, vous entretenez une relation privilégiée avec une personne qui vous plait. Vous échangez par messagerie ou par tchat rien que tous les deux. Sur Facebook, on passe du dîner en tête à tête à la fête des voisins ! Vous assistez aux échanges entre cette personne qui vous plaît et ses contacts, à leurs private jokes desquelles vous vous sentez exclu(e) et lorsque vous interagissez avec elle, c’est également public. Vous avez donc perdu cette relation privilégiée qui vous unissait.
Lorsqu’une femme ou un homme vous plait, vous avez envie d’en savoir plus sur elle, ce qui est bien normal. Mais est-il bien nécessaire d’en voir et en apprendre autant et aussi vite ? Est-ce bon de connaître ses humeurs, les rapports que cette personne entretient avec ses amis et les micro-événements qui constituent sa journée ? Est-ce pertinent d’accéder à sa liste d’amis, identifier ses ex et ses prétendants potentiels ?
J’ai tendance à penser que les choses doivent se dérouler en douceur et que la découverte de l’autre est une expérience qui lie deux êtres. Il sera toujours temps de faire connaissance avec l’entourage qui reste indispensable à la vie du couple « hors des murs » mais pas trop tôt selon moi et en douceur également !
Facebook pose déjà problème à ceux qui acceptent comme amis leurs parents ou leur boss et cela n’a rien d’anodin.
Je pense qu’il en est ainsi avec les prétendants et qu’il est préférable de réserver sa liste d’amis à ses proches ou au pire, à des contacts avec lesquels les enjeux sont moins sensibles !
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